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Photo du rédacteurECRAN DROIT

Mustang



Le conte historique et politique du film


La réalisatrice Deniz Gamze Ergüven présente en 2015 son premier long métrage.


C’est ainsi que Mustang voit le jour, sous de multiples nationalités, étant un film germano-franco-turco-qatarien. Ce film lui a valu le César du meilleur premier film, et celui du meilleur scénario original.


Si la Turquie est un pays laïque et qu’il a accordé le droit de vote aux Femmes en 1934, avant la France, il semble que depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP, et de Recep Tayyip Erdoğan, les idées patriarcales et conservatistes prennent de plus en plus de place.


C’est dans ce contexte là que l’histoire prend place : dans un village éloigné d’Istanbul, nous faisons la rencontre de cinq sœurs orphelines recueillies par leur grand-mère et leur oncle. Les sœurs sortant de l’école décident de se baigner avec leur camarades – masculins – ce qui amorcera le bouleversement de la vie de ces filles. Le film devient alors un quasi huit-clos en ce que l’intrigue prend majoritairement place dans la maison familiale, devenant une sorte de prison.



Un film fait par une femme, qui raconte l’histoire de femmes, pour des femmes


Rapidement, les filles sont contraintes par une éducation conservatrice, et privative de liberté. Entre mariages forcés, violences sexistes et sexuelles, les sœurs s’attachent à vivre leur jeunesse de manière innocente, rebelle et vivante. Le film tient sa force dans l’exposition de la sororité qui lie les filles entres elles. Leur symbiose est unique et décuplée par leur caractères différents. Lale, la plus jeune, mais également la plus subversive amène l’espoir à ses aînées, l’espoir du changement.



L’innocence des filles permet de raconter les problématiques auxquelles elles font face ; la découverte de leur sexualité, les ambiances festives. Tout cela étant contrasté par leur éducation de filles à marier, et la violence masculine omniprésente, représenté par Erol personnage discrétionnaire, violent et sévère (l’oncle).



Dans ce film, il n’y a pas de discours inutile. Le parti pris est celui des silences, dénonçant le manque de parole accordé à ces filles. Si la musique est discrète, elle met en avant les dialogues. La lumière filtrée des plans laisse une impression de rêve et conte, relié à l’univers de l’enfance.

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