top of page
Photo du rédacteurECRAN DROIT

SÉLECTION SPÉCIALE : ŒUVRES EXPERIMENTALES

Participation : Clément MARTIN, Joris MEZOUAR & Timothé SAUVAGET

MUTANT (2015) - ARCA (MUTE ARTISTS LIMITED)



JE, TU, IL, ELLE (1974) - CHANTAL AKERMAN

« Je » (Chantal Akerman) est devant et derrière la caméra, seule dans un appartement vide, écrit, et mange du sucre en poudre. « Je » écrit à « Tu » qui l’a laissée. Puis « Je » sors et rencontre « Il » dans un camion. Enfin, « Je » vient retrouver « Elle » pour lui faire l’amour. Par une succession de plans fixes et de plans séquences très lents, dans un noir et blanc austère et dépouillé, la réalisatrice Belge Chantal Akerman nous immerge dans l’univers et l’intimité d’une jeune femme en mal d’amour et de repère. Je, Tu, Il, Elle c’est « un cri d’adieu à l’adolescence » (Anne de Gasperi).



YEAR OF THE SNITCH (2018) - DEATH GRIPS


Avec leur dernier album, Death Grips ne propose rien qu'on ait déjà entendu, mais au contraire une déformation très subtile de ce qu'on a toujours entendu, notamment dans le punk, le hip-hop, et leurs méandres respectifs. L'expérience rap est psychédélique et sombre. Le groupe vient débreaker son rapport rythmique au punk dans les recoins les plus sombres de la matrice. Des recoins qui ont été oubliés par presque tout le monde et qui moisissent. C'est le Deep Web, le snuff et les artefacts numérique. C'est la drogue dur, les overdose et le caniveau.


THE MAGICK LANTERN CYCLE (1947 - 1972) - KENNETH ANGER

Véritable pape du cinéma underground américain, K. Anger a débuté en défiant l’ordre moral de l’époque avec son film Fireworks (1947) représentant des actes homosexuels de manière explicite associés à une violence inouïe. De son goût pour la subversion, naitra une succession de films expérimentaux prenant appui sur le surréalisme, l’homoérotisme et l’occultisme. Son œuvre est citée comme une influence majeure par de nombreux cinéastes actuels (David Lynch, Martin Scorsese, Gaspar Noé,…) : Scorpio Rising (1964) ou Kustom Kar Kommandos (1965) constituant notamment les premiers clips vidéo modernes.


THE HOUSE (1997) - SHARUNAS BARTAS

Un homme confesse à sa mère toutes les fois où, en sa présence, il a communiqué avec elle intérieurement. Que tout lui a été dit. S'ensuit 2h de silence. De huits-clos, avec ces corps chancelant qui tentent de retrouver de la communication. S. Bartas prend le relai de Tarkovski sur cette réflexion de la communicabilité en y dressant le versant, l’incommunicabilité, celle dont était emprunt l’enfant du Sacrifice et dont il finit par être délivré. Bach qui clos le récit de Tarkovski pour ouvrir celui-ci assure la transition.


DRUNQKS (2001) - APHEX TWIN



Druqks qui questionne tous les rapports possibles que l’on peut entretenir avec la musique, et avec le son.. Tout ce que l'artiste casse garde la silhouette de ce qu’il fût, et l’on peut mieux saisir l’ampleur de la transfiguration. L’album est très long et varié. Accessible, tranquille, atmosphérique, touchant au plus haut point, mais aussi hallucinant, inconfortable, angoissant, totalement explosé. Une expérience comme celle-ci nous en apprend sur l’essence même du son, tant les effets et systèmes postulés sont révolutionnaires et déjà présentés dans leur accomplissement.


GIVENCHY AUTOMNE 1999 - ALEXANDER MCQUEEN

À l'aube du XXIe siècle, sur lequel était prédit l'acme des grandes révolutions numériques et tous les fantasmes qui les accompagnent, Alexander McQueen, déjà érigé en génie de son vivant, proposa une projection futuriste de l'artisanat de la mode où règnera le travail de la matière électronique au moyen de programmes informatiques. Cette android couture renvoie aussi à un état crépusculaire de la mode qui a eu le mérite d'alerter sur les dérives du trans-humanisme et de réactualiser un état de la reflexion sur le statut de l'artiste du XXIe siècle.


IMMEDIATE HORIZON (2018) - ALESSANDRO CORTINI & LAWRENCE ENGLISH

Alessandro Cortini donne droit, de la manière la plus absolue possible, à la théorie éminemment bergsonienne du mouvement et de l’art. L’idée de la musique comme un art dividuel : elle répond de ce qui la précède, la succèdent et ne peux être détaché. Cet album est un seul son irréductible, une seule ambiance qui s'affranchit du découpage des morceaux grâce à des transitions parfaitement travaillées. Il apparaît, inoffensif, et germe peu à peu, déployant une puissance physique qui nous tétanise puis nous laisse dans l’attente d’un dénouement difficilement surmontable sinon terrifiant.


HISTOIRE(S) DU CINÉMA (1998) - JEAN-LUC GODARD


« Et si George Stevens n’avait utilisé le premier film en 16 en couleur à Auschitwz et Ravensbrück, jamais sans doute le bonheur d’Elizabeth Taylor n’aurait trouvé une place au soleil ». Godard, en grand maitre du montage (son beau souci !), penseur avec les mains, expérimente un récit et une réflexion sur l’état de l'Art et du Cinéma, 100 ans après sa création : comment les oeuvres de Bach, Coltrane, Vermeer, Matisse, Bernanos, Rossellini ou André Malraux ont raconté l’Histoire tout en créant celle de leur art ?


LOVELESS (1991)- MY BLOODY VALENTIN


Le chef-d'œuvre musical de My Bloody Valentine en 1991, Loveless, a eu du mal à se faire remarquer lors de sa sortie, éclipsé par Nirvana et Pearl Jam. Mais deux décennies plus tard, les atmosphères provocantes du disque et l'expérimentation du trémolo sont devenues plus influentes que jamais. Véritable mastodonte du style shoegaze, ses voix enfouies, son bruit gonflé et ses transes étonnamment dansantes, en font un disque d'une rareté culturelle.


par ECRAN DROIT


5 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

コメント


bottom of page