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MasterClass : Rencontre avec ALICE ROHRWACHER


par JORIS MEZOUAR


Copyright Institut Lumière / Loic Benoit


  • « Omélia Contadina »

Après une présentation à la dernière Mostra de Venise, elle a tenu à montrer au public lyonnais son dernier projet en collaboration avec l’artiste JR.


Ce court-métrage, réalisé en totale indépendance et avec la participation des habitants de son village, est né de la nécessité pour les agriculteurs italiens d’exprimer leur désarroi face à la disparition de leur activité par l’effet dévastateur des multinationales. Par manque de moyens d’expression, elle a compris que le cinéma, média qu’elle travaille depuis maintenant 15 ans, était un moyen de porter ces revendications.


On suit en plan zénithal des corps d’agriculteurs, dans ce qui se révèle être une marche funèbre, accompagnés dans par les vers de Pier Paolo Pasolini - dont elle rappelle l’importance culturelle - et un orchestre qui n’est pas sans rappeler le final magistral de 8 1/2 de Frederico Fellini.


  • Ses débuts au cinéma

Malgré ses nombreuses activités artistiques, elle est interrogée sur les raisons qui ont fait du cinéma son art principal. Elle pense plutôt que le cinéma s’est imposé à elle, comme l’agrégat de plusieurs art dans lesquelles elle n’excelle pas. Pour faire du cinéma, il faut être débutant en tout.


C’est en voyant « 1900 » de Bernardo Bertolucci pour la première fois qu’elle s’est intéressée sérieusement au cinéma. Aujourd’hui encore, ce film reste une pièce maîtresse de sa cinéphilie.


Ses débuts ont été très compliqués puisqu’elle a été refusée de toutes les écoles de cinéma. Elle a donc entrepris ses premiers projets en autonomie et raconte le tournage de son premier long-métrage « Corpo Celeste », pour lequel elle obtenue l’assentiments de producteurs et d’une équipe technique avec lesquels elle travaille encore aujourd’hui. C’est une très grande famille qui continue de grandir au fil des projets.

  • Son engagement politique et le cinéma italien contemporain

Elle reconnaît porter des combats politiques à travers ses films, mais interrogée sur ses résonances marxistes, par une mise en scène qui lui priverait d’employer des mot-totem de ce courant politique, elle récuse l’appartenance à quelconque mouvement actuel en Italie et encore moins à un héritage marxiste.

Elle porte un regard assez interrogatif sur le paysage politique italien actuel et notamment sur l’engagement des jeunes chez qui elle constate, sur un ton humoristique, un sentiment de nostalgie de l’époque berlusconienne face au manque de propositions.

À l’inverse, elle se dit « confiante » pour l’avenir du cinéma italien. On constate depuis une dizaine d’années une renaissance de ce cinéma avec de nouveaux auteurs sélectionnés et primés dans les différents festivals du monde (Paolo Sorrentino, Matteo Garrone, Pietro Marcello, Luca Guadagnino). Elle l’explique en partie par un recul d’une mentalité dualiste, très forte en Italie, qui consisterait à souvent tout opposer, à créer des conflits.






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