top of page
Photo du rédacteurECRAN DROIT

"USUAL SUSPECT" ( 1995) - BRYAN SINGER

Dernière mise à jour : 8 déc. 2021


Replongez-vous en 1995

Nous sommes à l’époque où le cinéma produit des chef-d’oeuvres en masse et des futurs classiques du cinéma contemporain. Vous décidez d’aller au cinéma, à l’affiche aujourd’hui vous avez le choix entre Se7en de David Lynch, Casino de Martin Scorsese, La Haine de Mathieu Kassovitz ou The Usual Suspects de Bryan Singer (pour ne citer qu’eux).

Coup de chance pour vous les trois premiers films font salle comble et vous vous rabattez sur le film du jeune Bryan Singer qui s’est fait remarquer au Sundance festival, un an et demi plus tôt pour Public Access. Après tout il n’y a pas que Se7en dans lequel figure Kevin Spacey.


Vous êtes bien installé ?

Le film commence sur un bateau où règne la désolation et le chaos. L’atmosphère est sombre et l’on peut sentir la violence dans l’air. Un homme, Keaton (Gabriel Byrne), au bord de la mort apparait et met feu au bateau. Son action est interrompue par un certain Keyser, mystérieux personnage dont le visage est caché. Un court échange à lieu entre les deux hommes avant que Keyser n’abrège les souffrances de Dean Keaton. Le personnage de Keyser s’en va et fait exploser le bateau.


On se retrouve au commissariat pour un interrogatoire entre un inspecteur présomptueux, Dave Kugan (Chazz Palminteri) et l’infirme Verbal Kint (Kevin Spacey) qualifié de « cripple » (un éclopé français) qui a assisté à l’ensemble de l’histoire.

L’infirme raconte l’histoire depuis son début lorsque Cinq malfrats ont été amenés à se rencontrer lors d’une garde-à-vue, alors qu’ils n’avaient aucune raison d’être réunis. Une garde à vue par ailleurs devenue iconique dans le milieu cinématographique, grâce à des acteurs complètement hilares qui n’ont manifestement pas réussi a garder leur calme pendant cette prise !


Dans ce thriller palpitant, l’intrigue est montée graduellement par la présence d’un mystérieux personnage qui tire les ficelles. Plus l’histoire avance et plus il est omniprésent tandis que ces actions sont préméditées, violentes et toujours en avance sur ces pantins qui tentent tant bien que mal d’échapper à une fatalité contrôlée par cet homme. Qu’il s’agisse de la police ou bien de nos malfrats, chacun tente de découvrir qui est cet homme mais Keyser Söze a toujours deux coups d’avance. Cet homme est si terrifiant et puissant qu’il incarne une sorte de mythe, de légende. Si bien que lorsque Verbal Kint conte son histoire, il dira à l’inspecteur Kugan la phrase suivante pour le convaincre de son existence:

« Le coup le plus rusé que le diable ait jamais réussi, a été de faire croire à tout le monde qu’il n’existait pas. »



ALERTE SPOILER


Vous vous en doutez, l’identité cachée de Keyzer Söze est ici dévoilée. Une série d’éléments vont permettre de présager sa véritable identité. Il ne s’agit d’autre que de Verbal Kint, the cripple. Le coupable insoupçonné et insoupçonnable. Comment penser qu’un infirme, socialement déséquilibré, qui de prime abord ne ferai de mal à une mouche et dont la loyauté ne peut être remise en question. Il s’est créé un alibi parfait, il a été incarcéré avec Keaton et c’est ce dernier qui va approuver sa présence au sein de groupe.


Lors de son entrée dans le bureau du commissaire, un plan rapide le montre parcourant les photos et les articles sur le mur et ainsi que le dessous de la tasse à café (qui nous est masquée à ce moment) portant le nom de « Kobayashi Porcelain ». Ce sont toutes ces informations que Verbal Kint va utiliser pour anonymiser l’histoire qu’il raconte ou qu’il invente (il est difficile de démêler le vrai du faux lorsqu’on se jouent de vous pendant 1h30). Par ailleurs, il est l’homme au plan parfait ; il va également tuer de sang froid (en visant à la perfection) un homme que Keaton refuse de descendre. Et enfin il est le seul et unique survivant de l’opération meurtrière sur le bateau.



ALERTE SPOILER (fin)


Dans ce chef d’œuvre Bryan Singer joue avec le spectateur comme un puppet master avec ses marionnettes, rappelant étonnamment un certain Keyser Söze. Une seule envie vous vient quand le générique de fin se met à défiler: revoir le film pour se rendre compte à quel point on s’est joué de vous depuis le début.


Pour atteindre cette prouesse, ce film respecte une recette exceptionnelle qui est la combinaison d’un scénario légèrement capillotracté, un casting ébouriffant rassemblant Gabriel Byrne, Kevin Spacey, Benicio del Toro, Pete Postlethwaite et bien d’autres.

Mais encore une tension palpable et grandissante et enfin une envie dévorante créée en le spectateur de connaitre l’identité du personnage mystérieux.


Dans ce film qui sera sans doute le dernier grand film de Bryan Singer (avant qu’il ne soit plus qu’à l’emploi des films du MCU avec la réalisation des X-Men), la scénarisation et la direction travaillent, joue sur la psychologie du spectateur en lui fournissant des informations et l’encourageant à penser qu’il comprend tout ce qu’il se passe à l’image. Il n’en est rien.


PAR MARTIN ENGUERRAND




45 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page