top of page
Photo du rédacteurECRAN DROIT

"SEUL CONTRE TOUS" (1999) - GASPAR NOE

Dernière mise à jour : 2 nov. 2021

« On est seul, on vit seul, on meurt seul, seul, toujours seul. »


A l’occasion de la sortie de son nouveau long métrage « Vortex » : focus sur les débuts remarqués de Gaspar Noé.


Imaginé comme suite à son premier moyen-métrage « Carne » (1991), Gaspar Noé défie les téléspectateurs par cette expérience sensorielle qui signe les débuts de sa carrière.

Frappant par l’extrême de son propos intégralement porté par Phillipe Nahon dont Gaspar Noé n’a de cesse de vanter les mérites, « Seul contre tous » nous livre un récit désespéré, nauséeux et malsain d’une société au bord de l’explosion.



Par ses monologues provocateurs, Gaspar Noé entend bousculer, tester et plus qu’incommoder : désarmer.

Dans tous les plans ou presque, Philippe Nahon impressionne par sa justesse en nous plongeant dans la psyché d’un personnage raciste et terne, en état de délabrement avancé. Il dérange, interroge et engloutit malgré lui le téléspectateur.

Son montage singulier et sa mise en scène envoutante servent un scénario soigné et instinctif, à l’image du film. Le choix de couleurs ternes et de monologues âpres entretiennent ainsi le malaise ambiant. Par ces partis pris, un sentiment de huit-clos semble progressivement s’installer et nous lie définitivement au personnage principal. Captivant.


En bref, cette expérience inconfortable et éprouvante choisie par Gaspar Noé invite le téléspectateur et, de facto le consommateur, à un difficile exercice d’introspection dont aucun ne ressortira indemne.


Refusée par toutes les chaines de télévision, l’œuvre de Gaspar Noé mettra plus de 5 ans à voir le jour, le réalisateur s’étant résilié à auto-financer son film.


« Seul contre tous » posera les jalons du cinéma de Gaspar Noé, extrême et troublant, sans pour autant en livrer toutes les subtilités. Ce premier long métrage se distinguera des prochains notamment dans le choix d'une rédaction complète et précise des dialogues, ne laissant peu ou plus de place à l’improvisation.


Hommage à Philipe Nahon, qui nous quitta au cours de l’année 2020 et qui porta les espoirs et la grandeur du cinéma français à sa manière, toujours justement.

Par LISA LE GALL



147 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page