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Photo du rédacteurECRAN DROIT

SELECTION SPECIALE : NOËL AU CINEMA

par ECRAN DROIT


1. EYES WIDE SHUT (1999) – STANLEY KUBRICK


Lors d’une nuit d’errance en pleine période de Noël, Dr Bill Harford assiste à l’orgie sexuelle d’une société secrète. Ce drame érotique s’articule autour de longues scènes, tableaux énigmatiques qui donnent au spectateur la sensation de ne pas savoir faire la différence entre le rêve et la réalité. Le conflit moral qu’entraîne l’adultère notamment par ce procédé, nous pose la question de savoir où commence l’adultère en mettant le spectateur dans une position de voyeur.


2. GARDE À VUE (1981) – CLAUDE MILLER

La nuit de la Saint Sylvestre, une nuit de fête pendant laquelle on laisse ses soucis de côté, espoir d’un changement avec l’arrivée d’une nouvelle année… Il n’y a rien de tout ça dans Garde à vue, qui prend au contraire la nuit du réveillon à contre-pied, n’en captant que son côté hors du temps pour appuyer un peu plus le climat oppressant d'un huis clos qui va se jouer une heure trente durant, à l’intérieur d’un austère commissariat, loin de l’ambiance festive du nouvel an. Certainement l'un des meilleurs huis clos français, la psychanalyse des personnages nous plonge dans les bas-fonds d'une humanité blessée, totalement déchirée, et prête au pire.



3. FANNY & ALEXANDRE (1982) – INGMAR BERGMAN


Noël arrivant, la grande famille de théâtre Ekdhal se réunit pour un traditionnel repas. Dans les grands appartements labyrinthiques se succèderont gaieté, partage et festivité. Lorsque le décès du père survint, alors Fanny et Alexandre doivent négocier avec « l’insomnie, la pauvreté et l’humiliation ». Ces derniers, tétanisés par la mort de leur père, devront assumer le départ de leur mère vers une vie servile, perverse et dans la privation la plus totale. Les réminiscences de leur défunt père accompagneront cette fresque testamentaire de 5 heures qui canalise beaucoup de thèmes chers à Bergman, la souffrance psychologique étant le plus important.



4. CONTE D’HIVER (1992) – ÉRIC ROHMER


Conte d’hiver, c’est l’histoire d’un enchevêtrement de relations amoureuses, témoignant de la réelle complexité des sentiments de Félicie, incarnée par Charlotte Véry, le tout dans un contexte hivernal marqué par la période des fêtes de Noël. Eric Rohmer nous offre un long-métrage singulier, portant une attention particulière sur les émotions des personnages par une prépondérance des dialogues, ainsi que par la rareté de scènes accompagnées d’une musique, permettant une réelle immersion dans les doutes du personnage occasionnés par une vie amoureuse tourmentée.



5. DÉCALOGUE 3 : TU RESPECTERAS LE JOUR DU SEIGNEUR (1989) – KRZYSZTOF KIESLOWKSI


Cette nuit de Noël se passe en-dehors des habitations. Elle est donc celle d’une ville (Varsovie) déserte ou toute personne qui s’y traîne porte sur lui les soupçons d’une névrose ou d’une urgence anormale. Pour construire cette réflexion éminemment mystérieuse et cynique sur la nature humaine, la soirée réunit un homme déguisé en père Noël pour illusionner ses enfants et une femme à la recherche de son mari qu’elle dit avoir disparu. Contre une solitude viscérale, la culpabilité et le mensonge comme remède.


6. CONTE DE NOËL (2008) – ARNAUD DESPLECHIN


À la manière de Fanny et Alexandre, la traditionnelle réunion de la grande famille Vuillard se prépare. Là où Bergman est dans le ressentiment instantané par l’étude des tréfonds psychologiques de ses personnages, Desplechin est dans la rétrospection : comment nous en sommes arrivés là. On nous introduit brutalement à ces personnages au travers leur problèmes et leur accointances : la relation mystérieusement haineuse qui lie Anne Consigny et Matthieu Amalric irrigue ce conte de Noël qui questionnera le bien-fondé des relations familiales pour mieux en montrer la fragilité.



7. SHEITAN (2006) – KIM CHAPIRON


Qu'est ce qui se passe quand les personnages d'un film de Larry Clark se retrouve mystérieusement plongés dans l’univers de Délivrance ou de Massacre à la tronçonneuse ? Bah Sheitan du coup… Ce thriller horrifique plonge le spectateur dans le psychisme de la jeunesse de 20 ans : fantasmes, tabous, violence, sexe. Sheitan est un film terriblement libre, qui fait ce qui lui chante quand ça lui chante. Osant à la fois la succession de gags tout aussi ridicules les uns des autres et la démonstration d'une violence très trash, c'est un film qui se fait plaisir et qui n'a pas de réelle limite à se donner.


Contribution : Esther KHAN, Théa LETEUIL-PAQUET, Clément MARTIN et Joris MEZOUAR.

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