Julien Beauve
Entre deux grosses productions Hollywoodiennes, je croise le regard de Willy 1er sur Netflix. Intrigué par ce petit film français, je plonge dans sa lecture qui, à ma grande surprise, fût un réel plaisir.
Ce long métrage, réalisé par Ludovic Boukherma, Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo P. Thomas, sorti en 2016, nous absorbe dans la campagne Normande, où l’on fait la rencontre de Willy, 50 ans, qui après la mort de son frère, décide de quitter le cocon familial pour voguer vers l’indépendance avec cette affirmation culte :
« A Caudebec j’irai. Un appartement, j’en aurai un. Un scooter, j’en aurai un. Des copains, j’en aurai. Et je vous emmerde »
On suit alors les péripéties de Willy qui s’aventure dans une société inconnue et inadaptée.
Ce film traite avec grande tendresse, le personnage principal confronté à une réalité cruelle ; mais aussi brasse des thématiques lourdes telles que le deuil, l’homophobie et la précarité des zones rurales avec une esthétique à la fois sobre mais très stylisée.
La sincérité de ce film est aussi portée par son interprète principal, Daniel Vannet (Willy) dont certains passages sont tirés de sa propre vie. En effet, ce dernier, ayant été illettré, a quitté lui aussi le domaine familial à l’âge de 50 ans, situé dans le nord de la France, pour s’orienter, non vers Caudebec, mais vers la ville d’Aulnoye-Aymeries, qui à ses yeux, était la « grande ville ».
Ainsi Willy 1er porte un regard attendri mais réaliste sur cette France profonde et rurale, dans laquelle chacun essaye de s’émanciper de ces démons passés ; pour un jour connaître la lumière du bonheur et de la liberté.
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