Est-il temps pour Clint Eastwood de prendre sa retraite ?
Âgé de 91 ans, le réalisateur américain Clint Eastwood revient en salles avec « Cry Macho » et signe ainsi son 41ème long métrage. Il s’agit d’une adaptation du roman du même nom de N.Richard Nash publié en 1975.
Ce film est l’occasion pour lui de reprendre ses thèmes de prédilection : les Westerns, les liens de filiation, le roadmovie et le deuil.
Mike Milo, éleveur de chevaux à la retraite dans le Texas, est contraint de partir au Mexique. Ce dernier doit ramener aux États-Unis le fils (Raphaël) d’un vieil ami. L’adolescent, délaissé par sa mère, traine dans la rue et participe à des combats illégaux de coqs .
A travers son film, Clint Eastwood nous partage de magnifiques plans larges sur les plaines mexicaines. Les paysages bercent les spectateurs avec les protagonistes le long de leur périple. La musique signée par Mark Mancina renforce cette atmosphère calme et paisible de voyage.
Le rapport qui se noue entre Mike Milo et Raphaël est attendrissant. Chacun partage sa culture et un dialogue entre eux s’instaure.
A travers le titre de son film, Clint Eastwood nous montre qu’il cherche à casser les codes de la masculinité des westerns classiques. Mike Milo tiendra un discours inattendu sur ce qu’est être « un macho », un gros dur.
Cependant, Clint Eastwood ne réussit pas à s’extirper des clichés et dresse des personnages très stéréotypés.
Mike Milo, interprété par le réalisateur lui-même, est un vieux cow boy grincheux qui vit dans le souvenir de sa vie passée. Suite au décès de sa femme et ses enfants lors d’un accident, il a sombré dans l’alcool et vit isolé. Mais grâce à ce roadtrip, il arrête de boire et s’ouvre de nouveau aux autres.
La mère de Raphaël est une riche alcoolique qui aime organiser de grandes réceptions. Elle a laissé tomber l’éducation de son fils et énonce que « tous les parents ne sont pas faits pour l’être ». Elle a de nombreux amants dont son homme de main qui est violent avec son fils. A travers une scène aberrante, elle tentera même de séduire Mike Milo pour le convaincre de ne pas récupérer son fils.
L’autre personnage féminin du film est une aubergiste mexicaine qui attire l’attention de Mike Milo. Par opposition, elle est présentée comme une sorte d’idéal féminin. Elle est douce, d’une bonté naturelle et bienveillante avec ses enfants.
L’autre reproche formulé contre ce film est sa simplicité. La première partie du film est fade. Il n’y a pas d’enjeux, pas de rythme, pas de suspens. Difficile de comprendre où Clint Eastwood veut en venir. Seule une révélation au milieu du film réveillera les spectateurs et y apportera un intérêt.
Il aurait été appréciable que le réalisateur travaille d’avantage son scénario et ses personnages. Clint Eastwood a su faire beaucoup mieux dans sa filmographie précédente et nous déçoit avec ce dernier film.
Le réalisateur adresse néanmoins un message clair à travers ce film. Tout comme Mike Milo qui refuse de retirer son chapeau de cow boy, Clint Eastwood n’est pas prêt de lâcher sa caméra.
Par FANNIE DUPRIEZ
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